Corée du Sud : l'incroyable feuilleton politico-judiciaire du président

POLITIQUE

5/17/20232 min read

La Corée du Sud traverse une crise politique majeure depuis que le président Yoon Suk Yeol a tenté d'imposer la loi martiale le 3 décembre 2024, plongeant le pays dans le chaos. Cette décision a suscité des manifestations massives et une opposition farouche de la part des parlementaires et de la société civile.

Face à cette situation, l'Assemblée nationale a voté une motion de destitution le 14 décembre, suspendant ainsi Yoon Suk Yeol de ses fonctions. Malgré cette suspension, il est resté retranché dans sa résidence officielle, défiant les autorités judiciaires. Le 15 janvier 2025, après une première tentative d'arrestation infructueuse, les enquêteurs ont finalement réussi à l'appréhender, faisant de lui le premier président sud-coréen en exercice à être arrêté.

Depuis son arrestation, Yoon Suk Yeol refuse de coopérer avec les enquêteurs, exerçant son droit au silence et contestant la légalité des procédures engagées contre lui. Ses partisans, nombreux et fervents, ont organisé des manifestations de soutien, certaines dégénérant en violences, notamment lors de l'annonce de la prolongation de sa détention. Des incidents ont été signalés, avec des manifestants pénétrant de force dans le tribunal de Séoul, brisant des vitres et affrontant les forces de l'ordre.

La Cour constitutionnelle est désormais saisie pour statuer sur la destitution de Yoon Suk Yeol. Elle a jusqu'à la mi-juin pour rendre sa décision, qui déterminera si le président suspendu sera définitivement démis de ses fonctions ou rétabli. En attendant, le ministre des Finances, Choi Sang-mok, assure l'intérim à la tête de l'État, tentant de maintenir la stabilité du pays en cette période troublée.

Cette situation sans précédent met en lumière les tensions politiques et institutionnelles en Corée du Sud, un pays pourtant réputé pour sa stabilité démocratique. L'issue de cette crise aura des répercussions majeures sur l'avenir politique du pays et sur la confiance des citoyens envers leurs institutions.